Historiquement le liage ou le tuteurage de la vigne à l’osier est et était utilisé depuis des siècles dans de nombreux vignobles à travers la planète (Bourgogne, Toscane, Valais, Douro, etc…). Mais dans les années 1900, dans le vignoble alsacien, avec l’arrivée de techniques et des matériaux plus modernes, tels que les fils métalliques ou les tuteurs en plastique, cette pratique s’est progressivement perdue. Cependant, dans les années 80, certains vignerons alsaciens ont commencé à redécouvrir les avantages du liage à l’osier.
Aujourd’hui, cette pratique est utilisée dans de nombreux domaines alsaciens en grande partie pour lier les jeunes plants, mais rarement pour l’intégralité de leur surface. Pour nous en parler nous nous sommes rapprochés de Ludovic Hassenforder du Domaine Hassenforder à Nothalten, un domaine familial de 8 hectares majoritairement situés en coteaux sur les terroirs du Heissenberg, du Zellberg et sur le Grand Cru Muenchberg.
Quand le saule devient osier et écologique
Le liage de la vigne à l’osier utilise de la ressource naturelle sous forme de saules, qui sont cultivés dans des zones humides et spécifiquement pour cette usage. L’avantage de l’osier qui est rarement mis en avant, c’est qu’il s’agit d’une ressource naturelle et renouvelable qui peut être cultivée dans des conditions relativement marginales et ne nécessitant pas d’utilisation intensive de pesticides ou d’engrais chimiques. L’osier a également un impact environnemental positif et peut aussi être une alternative écologique aux matériaux de tuteurage non biodégradables tels que le plastique ou le métal.
Lorsqu’on ne dispose pas d’une oseraie, il est possible d’en trouver en contactant des producteurs locaux mais également en ligne auprès de fournisseurs spécialisés. Les tiges d’osier sont généralement disponibles dans une gamme de tailles et de diamètres différents pour répondre au mieux aux besoins spécifiques des vignerons.
Des avantages, mais aussi des inconvénients
Les avantages de la technique du liage de la vigne à l’osier sont nombreux, notamment :
- Stabilité : les tuteurs ou tiges d’osier assurent une grande stabilité aux sarments de vigne, évitant ainsi qu’ils ne se plient ou ne se cassent sous l’effet du vent ou de la pluie
- Facilité d’entretien : cette technique permet de maintenir les sarments de vigne droits et bien positionnés
- Durabilité : l’osier est également résistant et peut durer plusieurs années, ce qui réduit les coûts de remplacement
- Respect de l’environnement : les tuteurs ou tiges en osier sont un matériau naturel et renouvelable
- Esthétique : c’est une technique qui contribue à l’esthétique du paysage viticole, en apportant une touche rustique et traditionnelle aux vignobles
La technique du liage de la vigne à l’osier est une méthode éprouvée et efficace pour maintenir les sarments de vigne droits et bien positionnés, tout en étant respectueux de l’environnement et en contribuant à l’esthétique des vignes. En outre, le liage à l’osier est une méthode flexible qui permet aux vignerons de s’adapter au mieux à chaque vigne et plan de palissage.
Bien que la technique du liage de la vigne à l’osier présente de nombreux avantages, elle peut également présenter certains inconvénients, tels que :
- Coût : les tuteurs ou tiges d’osier peuvent être plus coûteux que d’autres matériaux tels que les piquets en bois, en métal ou liens de liage… variabilité importante, mais à vérifier.
- La fabrication : obtenir des tuteurs ou des tiges d’osier est une tâche laborieuse qui nécessite beaucoup de main-d’œuvre.
- Main d’œuvre : Le processus de liage des sarments de vigne à l’osier peut être plus difficile à assimiler que d’autres méthodes, nécessitant ainsi plus de main-d’œuvre.
En bref, la technique du liage de la vigne à l’osier présente des avantages et des inconvénients, et les vignerons doivent peser ces facteurs pour déterminer si cette méthode convient à leur situation spécifique.
L’avenir pour l’osier dans le vignoble alsacien
Bien que le liage de la vigne à l’osier soit une technique qui a été utilisée pendant des siècles, son avenir dans les vignes dépendra de plusieurs facteurs.
D’une part, le coût de la main-d’œuvre pour la fabrication et la mise en place des tuteurs ou tiges en osier, qui peut être plus élevé que pour d’autres matériaux, ce qui peut dissuader certains domaines de l’utiliser.
D’autre part, l’évolution des pratiques viticoles vers des méthodes plus mécanisées, comme la taille et la récolte mécanique, pourrait rendre la technique du liage de la vigne à l’osier moins pratique à utiliser.
En définitif, l’avenir du liage de la vigne à l’osier dépendra de la volonté des vignerons de continuer à utiliser cette technique écologique et durable dans un contexte technologique et économique s’orientant de plus en plus vers un modèle industriel de la viticulture.