Mettre en avant la viticulture alsacienne ce n’est pas qu’écrire et valoriser des domaines connus, certes cela facilite le travail préparatoire (beaucoup de choses ont été écrites sur eux) et en plus cela garantit une audience importante. Mais le leitmotif chez VinéoNews Alsace c’est valoriser la filière viticole alsacienne et pour cela nous devons mettre en avant les domaines moins connus et pas pour autant moins talentueux. Alors en avant pour de nouvelles découvertes et plus particulièrement aujourd’hui pour un domaine qui ne manquera pas de vous être familier. Le Domaine François Bléger… et non perdu! Pas celui de l’ex Miss France, mais bien celui de l’ancienne dauphine de la Reine des Vins d’Alsace 2017/2018, Clémence Bléger. En avant pour une rencontre à la frontière de nos deux départements.
Située juste à coté de Sélestat, la cité viticole de Saint Hippolyte est reconnue pour son Pinot Noir (Rouge de Saint Hippolyte) et pour le château du Haut-Koenigsbourg qui domine le village. C’est dans ce décor de carte postale, niché au coeur du village, juste en face de la mairie que se situe le Domaine François Bléger.
On trouve des traces des premiers Bléger en 1652, d’où l’importance de ce nom à Saint Hippolyte. Le père de François était banquier et travaillait la vigne, il ne faisait que de la vente de vrac.
François est un enfant de parents pluriactifs, la vigne n’était pas forcement une évidence pour lui. Il suit d’abord des études de sociologie avec une maîtrise, puis arrive la question de la pérennisation du domaine familial. Il décide de se donner le temps, avec pour commencer une formation viti/oeno à Rouffach et c’est là qu’il fait la rencontre « d’un maître à penser » Jean Schaetzel qui lui donne envie d’aller plus loin et « de faire quelque chose ». C’est ainsi qu’en 1996, avec 4ha de vignes, il s’installe sur le domaine familial qui devient le Domaine François Bléger et s’oriente progressivement vers la production en bouteille.
Clémence est la nièce de François, présente sur le domaine depuis septembre 2017 tout en poursuivant ses études en parallèle, elle souhaite faire évoluer la partie commerciale tout en conservant un pied dans les vignes et la cave pour garder le bon sens paysan.
Le domaine est petit (8ha) et son personnel également, en plus de Clémence et François, sa mère l’aide beaucoup. Le domaine fait ponctuellement appel à des prestataires pour la mise en bouteille, l’étiquetage et pour certains travaux dans les vignes à une association qui fait travailler des personnes handicapés. Comme aime à le rappeler François, « le travail de vigneron est complet et chronophage puisqu’il faut savoir tout faire, mais c’est enrichissant car on touche à tout. »
C’est bien beau de cultiver la vigne, de produire du vin, mais qu’en est-il de la commercialisation ?
L’oenotourisme est dans l’ADN du Domaine François Bléger, c’est quelque chose qui est présent depuis plus de quarante ans, avant même que cela ne devienne une mode ou une nécessité commerciale. « Je pense qu’on l’a pratiqué avant que ça n’existe » se plait à dire François, l’accueil du client, avoir la porte ouverte, avoir des chambres d’hôtes, etc… ce sont des réalités que le domaine pratique depuis des dizaines d’années. Même si il reconnait aujourd’hui que le domaine doit évoluer vers une offre plus diversifiée et proposer un oenotourisme qui correspond plus aux attentes de plus en plus « pointues ».
En plus de faire évoluer les vins toujours plus haut, il existe aussi une approche numérique qui n’est pas évidente à rendre attractive… là on est directement en contact avec la mission de Clémence qui a mis à jour le site internet et l’alimente régulièrement. En plus du site, elle a mis le domaine sur Facebook et Instagram, même si François préfère le contact direct, il n’est pas étranger à cette environnement puisqu’ils le font ensemble. Il n’est pas à l’aise avec les réseaux sociaux, mais fidèle à ses choix… il applique le « chacun doit savoir un peu tout faire ».
Malgré un emploi du temps plus que chargé le duo arrive encore à se dégager un peu de temps pour leurs passions. François le dit clairement « c’est mon jardin secret » et n’en dira pas plus. Clémence est passionnée par les chevaux et n’oublie pas de s’occuper de son « petit troupeaux »… sept chevaux tout de même. Clémence est une jeune femme simple, authentique qui ne triche pas, elle est dans l’affect et nous propose sa vision des bénéfices d’avoir été dauphine de la Reine des Vins d’Alsace.
Les vins sont en adéquation avec la pratique culturale du domaine, des rendements limités, une approche biologique, des vendanges manuelles et le tout avec un soin et une vigilance tout particuliers… un ensemble qui ne peut qu’amener à des vins de qualité.
Pour ceux qui auraient encore des doutes, il suffit de voire les récompenses qui pleuvent sur ce petit domaine. Il est très régulièrement sélectionné par le Guide Hachette des Vins, récompensé 3 années de suite par le Concours des Vins Elle à Table pour son Riesling, Pinot Noir et cette année pour son Gewurztraminer. Dernière récompense et non des moindre, le Concours des Grands Vins Blanc du Monde qui a médaillé un Gewurztraminer en 2016 et un Riesling pour 2018, dans les deux cas il s’agissait d’or.
De grands vins pour une très belle découverte.
Soyons claire le Domaine François Bléger en temps normal serait passé sous nos radars, pas qu’il manque de talents ou que ses vins ne soient pas à la hauteur… bien au contraire ; mais tout simplement, c’était un domaine discret et qui communiquait relativement peu. Heureusement le domaine a eut une ambassadrice des Vins d’Alsace qui a attiré notre attention et de fil en aiguille nous a fait découvrir son domaine.
Pour nous c’est un éternel plaisir de découvrir de nouveaux domaines, de s’imprégner de leur passion et immanquablement de se laisser surprendre par leurs vins. Le Domaine François Bléger ne déroge pas à cette règle, avec une gamme de vins fins et élégants.
Sur le site internet du domaine vous pourrez trouver ces trois phrases qui sont repris de la charte des Vignerons Indépendants, quelques mots, quelques lignes qui en disent beaucoup sur ces deux passionnés.
- Je cultive ma vigne en respectant son terroir.
- Je fais moi-même mon vin dans ma cave.
- Je vends mon vin en partageant ma passion.
A découvrir ou redécouvrir très rapidement.