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Pour ouvrir cette 75ème édition de la foire aux vins, la confrérie Saint-Etienne a organisé un AfterWine à travers le temps et les cépages. Après une présentation de la confrérie, Jean-Marc Betzinger a initié les dégustateurs du jour aux clés et étapes de la dégustation afin de commencer sur de bonnes bases cette dégustation à l’aveugle.

Le premier vin se présente avec une belle robe jaune profonde, très brillante. Après l’œil, direction le nez. Le premier nez est plutôt floral, avec des notes d’aubépine et d’acacia, complètement à l’opposé du second nez qui est plus sur le mentholé, les fruits tels que l’abricot et la mirabelle. La troisième étape est la bouche. Le vin est très long en bouche, avec une structure très carrée, avec un côté poivré, et un côté tannique. Ce côté tannique a été l’occasion pour Jean-Marc de donner un premier indice sur la période du vin, en expliquant le fonctionnement d’un pressoir mécanique, qui aujourd’hui a été remplacé par les pressoirs pneumatiques.

Ce premier vin est donc un Muscat 1985 de la maison Bott Frères à Ribeauvillé. Malgré du grand gel (-23°C) en début d’année, et un tiers du vignoble grêlé, le millésime 1985 reste un beau millésime grâce à un bel été ainsi qu’une belle arrière-saison.

Pour le second vin, découverte d’une robe jaune franc tirant vers l’or, suivie par un nez très évolué. Selon l’odorat des uns et des autres, des arômes de macvin et de fruits mûrs sont trouvés, mais également des notes de moisissures et un léger côté iodé. En bouche, c’est une acidité franche qui domine, une acidité qui assèche, ce qui vient de l’acide malique. La finale est plus amère (peu de citron), avec un côté épicé et minéral. Le cépage du vin a été vite découvert : un riesling de la maison Wilm (repris par Wolberger) à Barr, millésime 1998. L’occasion pour Jean-Paul de nous préciser qu’il s’agit d’une année très précoce, avec un printemps froid, un bel été et un mois de septembre beaucoup plus moche.

Dès les premiers verres servis, ce troisième vin se démarque avec une robe jaune, franche et brillante, qui tire sur le vert. Le nez est très gourmand, sur les fruits confits (mirabelle, pêche blanche), ce qui indique un millésime chaud. En bouche, la colonne vertébrale de ce vin est l’acidité, avec des notes citronnées et poivrées (les experts de la soirée vous diront poivre Timut). Ce vin présente un bel équilibre et une certaine pureté avec une salinité en fin de bouche. Ce vin très apprécié des dégustateurs de la soirée est issu d’un millésime basé sur la concentration, un Riesling 1990 de la maison Laugel à Marlenheim.

Le quatrième vin fait découvrir une robe jaune profond, qui contrairement aux vins précédents est plus « froide » avec peu de couleur, ce qui ferait penser à un vin qui aurait été centrifugé. Dès le nez, la complexité du vin est identifiée. Le premier nez est très délicat, avec des notes de fruits secs (abricots). Ensuite, le vin retombe, s’étiole vite, puis remonte avec des notes de cannelle, d’épices et un côté boisé. La bouche est plus déroutante, plutôt dure, anguleuse, et tannique avec un côté alcooleux qui domine. Contrairement aux vins précédents, celui-ci est une petite curiosité, qui est difficile à déguster seul. Il s’exprimerait pleinement avec des fromages, pâtes cuites comme un vieux comté ou un vieux gouda. Ce flacon est un Tokay 1979 de la maison Kuentz-Bas.

Cet avant-dernier vin présente également des reflets verts. Le premier nez est sur la fleur séchée comme la rose à l’unanimité, le second nez est plus boisé avec des arômes de vanille, de cannelle et de figue. En bouche, on retrouve cette dominante d’épice, avec une légère acidité. Ce vin est très salin, avec une finale tannique (nouvel indice sur la période de production). Les convives découvrent un gewurztraminer (gastronomique) 1981 de la maison Heitzmann à Ammerschwihr.

La dégustation se termine avec un sixième vin, qui présente une robe dorée, très intense avec, pour la première fois dans cette dégustation, une texture liquoreuse. Le nez de ce vin est en totale adéquation avec sa robe. Le nez très complexe présente des arômes de coing, de mirabelle et de miel, mais également un côté épicé et exotique. Une fois en bouche, le vin tapisse le palais, ce volume est lié au gras et au sucre du vin. Même si la bouche est moins complexe que le nez, ce vin présente un bel équilibre sucre/acidité (acidité tartrique). Avec ses notes de miel et de fruits compotés et bien mûrs, les dégustateurs sont orientés vers un gewurztraminer. Il s’agit d’un millésime 2009 de la maison François Braun à Oschwihr.

Cette dégustation a été une belle balade du nord au sud du vignoble alsacien, à travers différents millésimes qui montrent le potentiel de garde des vins d’Alsace mais aussi leur diversité. Cette dégustation a été un partage d’émotion autour des vins sélectionnés.