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Nous avons rendez-vous avec le couple Simonis en début d’après-midi et très rapidement le courant passe très bien, rires, anecdotes, blagues, dégustations ponctuent ce reportage qui se terminera en début de soirée.

Le domaine est situé dans le village d’Ammerschwihr. Un village d’environ deux mille habitants qui compte pas moins d’une centaine de vignerons récoltant, dont une quarantaine qui font de la bouteille. Ce qui fait d’Ammerschwihr l’une des grosses communes viticoles (d’Alsace) en nombre de vignerons mais pas en hectolitres produit.

Le domaine trouve ses racines au 17ème siècle puisque la famille cultivait déjà la vigne, mais le domaine comme on le connait aujourd’hui trouve sa genèse en 1969 avec René Simonis qui créa son propre domaine. Six ans plus tard, c’est dans le dur que le domaine nait une deuxième fois avec la construction des bâtiments d’exploitation qui sont le siège actuel du domaine. En 1996, Etienne reprend le domaine, à 20 ans, avec une idée précise de l’orientation qualitative qu’il veut donner à l’exploitation. Il fait le choix d’augmenter les surfaces et de diminuer les rendements.

Lorsque Etienne s’installe le domaine passe de 2,5 Ha à 7 Ha en fermage et en propriété. Même si ce n’est pas une priorité, aujourd’hui le domaine ne cherche pas forcement des parcelles pour s’agrandir mais plus des parcelles qualitatives.

Il faut reconnaitre que le domaine exploite de belles parcelles répartis sur Ammerschwihr, Bennwihr, Kaysersberg et Sigolsheim. Le domaine revendique deux lieux-dits, le Vogelgarten à Sigolsheim (Etienne en espère un futur premier cru), le Katzenstegel (clos des Chats) et deux Grands Crus avec le Kaefferkopf et le Marckrain.

Le domaine s’appuie sur un parcellaire qui n’est pas trop morcelé, les plus vieilles vignes ont 60 ans pour une moyenne d’environ 40 ans. Depuis l’arrivée d’Etienne le domaine a connu trois périodes de plantation (2015, 2009 et 1997).

Depuis trois ans le domaine expérimente la taille Poussard.

En 2008 le domaine est certifié en Agriculture Biologique, puis en 2011 certifié Demeter (biodynamie) ; cette certification ne fait qu’officialiser des pratiques que le domaine utilisait depuis longtemps.

Le chai est composé de foudres en chêne des années 1950, de cuves inox et de barriques de chêne. Beaucoup de contenants de petites tailles car le rendement et la recherche permanente de la qualité font qu’il y a beaucoup de petites vinifications. Il n’est pas rare d’avoir des cuvées de seulement trois cent bouteilles.

A la carte vous trouverez de nombreuses cuvée insolites, en voici deux qui nous sont présentées par Katia et Etienne…

Petit focus sur le Katzenstegel

Le Katzenstegel veut dire escalier des chats en français ; au domaine les vignes étant fermées,  le lieu-dit a été nommé clos des chats. C’est un lieu dit situé en fond de vallée en sortant du village en direction de Trois Epis, sur les dernières vignes du banc d’Ammerschwihr. Le  climat y est frais et les vignes sont situées en altitude ; c’est un terroir pauvre avec des rendements naturellement limités, avec moins de pression de maladie. Les vendanges se font en fin de campagne avec des maturités lentes ; le domaine exploite deux cépages (le pinot gris et le riesling) qui donnent des vins marqués par le terroir d’une grande minéralité. Les riesling s’y expriment pleinement, même si les premières années (contrairement au Kaefferkopf) c’est un vin fermé. C’est clairement notre coup de coeur.

Aujourd’hui Etienne est aidé de Katia, sa compagne, qui nous parle de son parcours…

L’exploitation compte en plus de Katia et Etienne, une salariée qui travaille un jour par semaine et lorsque cela est nécessité, des occasionnels et saisonniers. Pour ces derniers, le domaine fait appel à Cap Vert qui est une association d’aide à la réinsertion par le travail.

Avec un certain humour, Etienne nous parle des vendanges…

Le domaine ne fait pas de foires, ni de salons, la grosse majorité de ses ventes (environ 70 %) se fait aux particuliers (caveau et expédition), 10 % à l’export (en petit volume en Belgique, Pays-Bas, Danemark, Finlande et Japon) , 10 % aux cavistes et restaurants, 10 % en GMS pour les Foires Aux Vins.

Nous avons face à nous un couple qui travaille en symbiose pour promouvoir un vin différent, ce sont clairement des passionnés. Malgré un métier passionnant, il faut s’accorder des moments de coupures et pour cela il n’est pas rare que la petite famille face des sorties, pique-nique, pêche au bord du canal, mais toujours avec une bonne bouteille. Comme nous le confirme Katia « c’est un subtil équilibre entre travail, vie de famille, se ressourcer, même s’il est parfois difficile de se libérer, il est utile d’avoir ces moments ».

Voilà nous arrivons au terme de notre voyage et il faut bien reconnaitre qu’il fut beau, très agréable et surtout fort bien accompagné. C’est un domaine sans fioritures, avec un couple passionné et passionnant et que dire des vins qu’ils produisent… à leur image à 200 %.

Le Domaine Etienne Simonis d’Ammerschwihr nous a séduit et nous lui accordons notre deuxième coup de coeur.

Encore un grand merci pour votre accueil.

Domaine Etienne Simonis