Ce mardi 16 janvier, rendez-vous était donné à 10h à la salle des fêtes des Hospices de Strasbourg, au cœur des Hôpitaux Universitaires, pour une des premières dégustations de l’année. Cette dégustation est un peu particulière puisqu’il s’agit d’un assortiment de « bébé vin ». Au programme 98 vins dont 8 crémants et autant de dégustateurs. Parmi eux se trouvait le parrain de ce millésime, Marc Haeberlin, (dont c’était la première visite dans ces lieux pourtant proches des Haras voisins), accompagné de Serge Dubs (un habitué) et Kara C. McDonald (Consul des Etats-Unis), ainsi que de nombreux adhérents de la SICA (société d’intérêt collectif agricole) de la Cave Historique des Hospices de Strasbourg.
Dans ce cadre unique et historique, alliant tradition et modernité, nous avons découvert des vins « prématurés ».
Le but de cette dégustation est d’évaluer le potentiel de vieillissement de vins qui peuvent être troubles, fermés, perlants… Les vins sélectionnés seront ceux qui recèlent en eux le meilleur potentiel à s’ouvrir et s’affirmer au cours de leur élevage en cave.
Les dégustateurs étaient répartis en 8 tables d’une douzaine de dégustateurs pour 13 vins tranquilles cachés par table, 8 pour celle des crémants. Chaque table disposait de vins de différents cépages et décidait lesquels parmi ces 13 vins seraient accueillis dans la cave des hospices. Les dégustateurs étaient répartis de façon hétérogène avec au minimum un dégustateur chevronné par table. Cette hétérogénéité favorise la richesse des échanges et de la sélection. En effet, sur un même vin les avis et ressentis peuvent être très différents : un vin que certains sélectionneraient alors que d’autres, au contraire, ne les retiendraient pas, selon les expériences de chacun, leur sensibilité, leur goût et leur facilité à imaginer le devenir du nectar.
Pour notre table, deux rieslings, trois kleveners d’Heiligenstein, quatre pinots gris et quatre pinots noirs. Ces vins ont été dégustés par des professionnels, des œnologues, ainsi que des viticulteurs mais aussi par des œnophiles et des représentants du CHU de Strasbourg. Les avis étaient parfois les mêmes comme pour les rieslings ou partagés 7 contre 6 pour un pinot noir.
Il faudra attendre un peu avant de connaître les vins sélectionnés par les adhérents de la SICA et qui auront la possibilité d’être vieillit dans les foudres appartenant au viticulteur, au sein de la Cave Historique des Hospices de Strasbourg. Nous connaissons déjà le crémant 2017 « Cuvée des Hospitaliers », qui sera celui de la cave de Cleebourg.
Ce n’est ignoré de personne, nous sommes très sociables chez VinéoNews Alsace, aussi de tels événements sont toujours l’occasion de nouvelles rencontres. L’un de nos voisins : Yves Lehmann de la distillerie J&M Lehmann. Membre de la SICA depuis 20 ans, il est producteur de Marc de Gewurztraminer d’Alsace. Vous devez vous posez la question : quel est le rapport entre la SICA et le Marc de Gewurztraminer ? Il est ancien. Yves a acheté ses parts il y a 20 ans dans l’espoir de faire rentrer le Marc à la Cave des Hospices de Strasbourg. Suite à l’accord de la SICA, Yves a acheté l’an passé un foudre de 10 hectolitres pour y faire vieillir son Marc pendant au moins 6 mois au cœur de la Cave. La distillerie récupère les marcs chez les viticulteurs, directement à la sortie des pressoirs, sépare les baies pressées des rafles (tige de la grappe) et assure la distillation. Pour une qualité optimum de l’eau de vie, les marcs de raisins doivent être les plus frais possible. Yves Lehmann tient à commercialiser un Marc d’Alsace de Gewurztraminer Hospices de Strasbourg. Mais pour obtenir l’appellation Marc d’Alsace; l’eau de vie ne doit pas se teinter lors de son élevage en foudre. Nous découvrirons dans un peu plus de 4 mois si la Cave Historique des Hospices de Strasbourg aura un Marc d’Alsace de Gewurztraminer ou un Marc de Gewurztraminer.
VinéoNews Alsace suivra ce sujet.
La Cave Historique des Hospices de Strasbourg
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Concernant la Cave Historique des Hospices de Strasbourg